--- title: La circulation de récits comme puissance d’agir et contre-pouvoir author: Benjamin Roux date: 25 juin 2014 ... Avec son appel à « une culture des précédents », David Vercauteren nous invitait à « faire circuler des récits en vue de nourrir des cultures de la fabrication collective »[^1]. Le cheminement de ma recherche-action, en partant de cette proposition, m’a mené vers d’autres appels de ce genre autour de la question plus générale de la réappropriation de notre histoire, nos histoires. C’est donc, ici, un maillage qui se dessine autour des histoires à la fois sur le possible (puissance d’agir, transmission, multitude, contre-pouvoir…), sur les enjeux (réappropriation, création, pouvoir individuel, action collective…), sur les formes (H/histoire, imaginaire, mythe, récit) et également sur les milieux d’où les appels se font (littérature, philosophie, recherche, terrains d’actions…). # Histoire/histoire(s) « _La destruction du passé, ou plutôt des mécanismes sociaux qui rattachent les contemporains aux générations passées, est l’un des phénomènes les plus caractéristiques et les plus mystérieux de la fin du court XXe siècle_ ». Eric Hobsbawm « L’historiographie classique perçoit le temps comme un flux continu, régi par la loi de causalité. Un événement succède logiquement à l’autre, le présent est aisément défini par le passé, et donc l’avenir est d’ores et déjà prévisible à travers même le regard jeté sur le présent. C’est ce flux temporel qui conduit l’humanité vers le perfectionnement, c’est lui, le Progrès en marche (qui induit le fait de masquer les failles et les échecs). »[^2] Le collectif Mauvaise troupe nous propose ici, à travers son ouvrage et à travers son propos, de questionner notre rapport à l’Histoire, à notre histoire, nos histoires. Faire redescendre de sa majuscule cette histoire qui se croit – ou qu’on voudrait nous faire croire – unique. Celle qui serait une version racontée et construite, construite à force d’être racontée, par les manuels scolaires, les grandes commémorations, les films du grand écran, les reportages, documentaires et journaux télévisés du petit… Qu’en est-il de celles qui se diffusent, se racontent, s’échangent en dehors de ces canaux ? Celles qui ne peuvent être UNE car appartenant à des points de vue différents ? Est-ce si anodin si se « raconter des histoires » en soit réduit à être le synonyme de « mentir » ? Cette histoire majuscule serait la bonne car objective étant basée sur des faits. Et, à contrario, ces histoires, puisque multiples et nuancées, seraient subjectives et donc irrecevables. « Les faits parlent, certes, mais seulement si tu les racontes, et signifient quelque chose seulement à l’intérieur d’un cadre. Les faits te répondent si tu leur poses certaines questions, et si tu leur poses d’autres questions, ils te donnent d’autres réponses. »[^3] A la vénération de la sainte objectivité il serait opportun d’y répondre par la rigueur d’assumer ses subjectivités. Comme il n’existe pas de manière objective de raconter des faits, le collectif Wu Ming nous fait une proposition pour « une manière honnête de raconter : déclarer son propre point de vue, dire : je raconte, je prends un parti. »[^4] Cette histoire tout en majuscule et en grandeur est une histoire faite de victoires – et de leurs vainqueurs – mises bout-à-bout. C’est une frise chronologique qui oublie ses défaites et ses vaincus. Comme si nous n’avions à apprendre que de ce qui est victorieux et que l’échec, honteux, ne doit pas être regardé voir même doit être oublié. Cette Histoire a découpé notre passé de manière binaire avec d’un côté les victoires et de l’autre les défaites, une Histoire qui choisit ce que l’on retient et ce que l’on oublie ; ce qui tend à une dialectique du bien et du mal : si ça constitue l’Histoire c’est que c’est bien et que donc si ça n’en est pas c’est que c’est mal. Avec leur ouvrage, le collectif Mauvaise troupe souhaite que ces expériences racontées « rendent curieux, révoltent, interrogent, émerveillent, qu’elles donnent envie de (re)passer à l’acter, d’explorer ses forces comme ses faiblesses, et peut-être réenchâsser dans nos vies un certain art du récit »[^5]. # Imaginaire(s) « _Qui n’imagine pas ne peut s’émanciper._ » Alain Damasio L’imaginaire c’est ce que LES histoires permettent et ce que L’Histoire limite voir annihile complètement. Quand la grande Histoire vient figer une vérité à partir de faits elle enferme nos capacités à passer outre ses frontières. Quand les histoires cheminent, se partagent, s’échangent, ce sont des interstices qui laissent libre cours aux imaginaires. Une multitude (d’histoires) appelle une multitude (d’imaginaires). Cette Histoire, même si ses racines sont plus anciennes, s’est installée dans son unicité durant le XXème siècle. Pour Alain Damasio, écrivain, c’est cette « dictature du déjà-là, qui sature nos réflexions et nos choix et empêche ce léger décalage, ce pas de côté qui rend toute révolte possible. »[^6] Cet empêchement passe par la récupération de cet imaginaire. Il s’agit d’en faire « un nouveau marché, très lucratif puisqu’il n’a d’autres limites que le temps libre disponible des citoyens-clients, lequel s’accroît sans cesse. » Il y aurait donc deux types d’imaginaires. Un premier rattaché à la grande Histoire, un imaginaire « qui divertit – littéralement, te détourne de la voie – » et qui notamment se matérialise à travers les médias de masse, mais aussi tous les « gros » du divertissement et de la Culture (elle aussi unique et avec une majuscule) comme « Hollywood », le succès des séries TV… Un second imaginaire serait « celui qui subvertit, c’est-à-dire passe sous la voie, incline le sol, le fracture. » Et dans cette distinction, la subtilité se trouve dans la facilité. D’un côté il est assez aisé de se laisser divertir, d’être dans l’inaction là où subvertir « est devenu difficile, car subvertir c’est créer » et donc relève de l’action. # Mythe(s) « _Si le pouvoir impose son récit, nous devons rétorquer avec mille histoires alternatives._ » Wu Ming Le mythe fait partie de ces termes[^7] qui, passés à la moulinette du XXe siècle, s’en retrouvent désemparés de leurs sens premiers et ainsi galvaudés. Ce n’est donc pas sous l’utilisation coutumière et péjorative de « croyance » (sous entendu « non fondée ») qu’il est intéressant de le questionner mais plutôt au sens « d’une simple « parole » (selon l’étymologie grecque) ou d’une « histoire à vocation fondatrice » (selon l’usage moderne)»[^8]. Wu Ming, un collectif d’auteurs italiens, travaille et questionne la notion de mythopoïèse, c’est-à-dire la création de mythes. Pour eux, c’est entièrement lié au politique (sens que l’on met derrière ses actes et ses pensées) et à la politique (politique « politicienne »). Cette dernière serait en quelque sorte un agencement, « l’activité politique est constamment liée au besoin de se raconter pour construire un nous, une communauté »[^9]. Yves Citton va également chercher du côté mythe en parlant de mythocratie. Dans son ouvrage[^10], il pose comme enjeu d’aller chercher ce qui fait défaut à notre fonctionnement « démocratique » actuel du côté des mythes et leur « pouvoir de scénarisation ». Il nous propose ainsi « de [nous] doter d’un imaginaire politique reformulé, qui définisse de nouvelles tâches, de nouveaux modes d’interventions et de nouveaux styles de paroles ». Pour ce dernier, comme pour Wu Ming dont il s’inspire, il y a bien ici un enjeu de réappropriation d’une chose perdue d’un côté et possédée de l’autre. Il y a donc deux origines aux mythes, des mythes construits venant d’en haut (de la sphère étatique, médiatique…) et des mythes produits par le bas (par le peuple). Pour Yves Citton, bien que perdu (de notre mémoire collective), c’est bien une « puissance (potentia) » qui est inhérente à l’état de peuple « dans la mesure où à la fois la capacité à raconter et la capacité à appliquer sont endémiques dans les populations humaines »[^11]. Les histoires sont à voir comme des flux qui se propagent dans une population. Le pouvoir (Etat, gouvernement…) peut agir « par le haut » – et s’efforce de le faire (plus ou moins brutalement) – sur « les histoires qui se répandent dans une population, ainsi que [sur] les façons normées de les interpréter et de les appliquer de façon acceptable ». La puissance (potentia) « mythocratique » que nous possédons collectivement s’appuie avant tout sur le fait qu’individuellement « chaque sujet parlant porte en lui-même la puissance de produire des contre-conduites, des contre-histoires et des contre-interprétations ». « Cette encapacitation de chacun à s’ériger en législateur, qui anime la vie et la circulation des récits au sein d’une société, participe de cette même diffusion par capillarité infinitésimale et horizontale […]. Ce sont bien des formes de vies, émergées et vécues « par le bas », au sein des multitudes, qu’expriment, agencent et réagencent les narrations qui circulent dans une population »[^12]. Pour ce qui est du mythe en lui-même, Wu Ming l’envisage comme quelque chose qui « ne peut pas être évoqué artificiellement – comme ça, parce que quelqu’un l’appelle. Il doit naître de la réalité, par en bas. »[^13] Ils prennent notamment l’exemple dans le cadre de mouvements sociaux où « les narrations partagées » qui y naissent « n’ont jamais été projetées d’en haut – sinon ce sont seulement des instruments de propagande. Elles se forment parce qu’elles émergent d’une réalité sociale et que quelqu’un a été capable de travailler dessus. » Ce qui est à chercher du côté mythe c’est sa puissance collective qui est à voir comme une réappropriation collective de la scène du politique et du démocratique. Les mythes sont – et restent – des grandes histoires non pas LA grande Histoire vue précédemment, mais des histoires mobilisatrices à une grande échelle (pays, monde, classes sociales…). Qu’en est-il de toutes les autres histoires derrière tout ça ? Yves Citton tente une ouverture dans son ouvrage sur « « ce qui reste du mythe lorsqu’il est interrompu », ce sont peut-être les voix de fragiles épopées minoritaires qui nous apprennent à vivre dans un éternel chantier – étranger à la paix des achèvements ultimes (qui ressemble sans doute trop à celle des cimetières), mais toujours ouvert aux réagencements que saura imaginer notre pouvoir de scénarisation »[^14]. # Récit(s) « _La lutte des hommes pour leur émancipation […] passe par la reconquête de leurs moyens d’expression et de narration_. » Christian Salmon[^15] A travers des réflexions sur l’oeuvre de Nicolas Leskov[^16], Walter Benjamin nous livre son regard sur le conteur et l’art de conter. Dans ce texte écrit en 1936, il considère que « l’art de conter est en train de se perdre. Il est de plus en plus rare de rencontrer des gens qui sachent raconter une histoire. […] C’est comme si nous avions été privés d’une faculté qui nous semblait inaliénable, la plus assurée entre toutes : la faculté d’échanger des expériences »[^17]. Il trouve les origines de cette privation dans « le triomphe de la bourgeoisie – dont la presse constitue à l’époque du grand capitalisme l’un des instruments essentiels […] »[^18]. C’est l’information, cette nouvelle « forme de communication » qui nous a peu à peu éloignés de cette « faculté d’échanger des histoires ». Les nouvelles venues de loin « jouissaient d’une autorité qui les rendaient valables en l’absence même de tout contrôle. L’information, elle, prétend être aussitôt vérifiable.[…] Souvent, elle n’est pas plus exacte que ne l’étaient les nouvelles colportées aux siècles passés. Mais alors que ces nouvelles prenaient bien souvent un aspect merveilleux, il est indispensable que l’information paraisse plausible. Elle s’avère par là inconciliable avec l’esprit du récit. Si l’art de conter est devenu chose rare, cela tient avant tout aux progrès de l’information »[^19]. Et de proposer à cela une différence entre l’information et le récit qui se trouve dans l’explication. « Chaque matin, on nous informe des derniers évènements survenus à la surface du globe. Et pourtant nous sommes pauvres en histoires remarquables. Cela tient à ce qu’aucun fait ne nous atteint plus qui ne soit déjà chargé d’explications. Autrement dit : dans ce qui se produit, presque rien n’alimente le récit, tout nourrit l’information. L’art du conteur consiste pour moitié à savoir rapporter une histoire sans y mêler d’explication ». Par le biais des conteurs et conteuses, c’est une boucle qui se crée et s’enrichit entre récit et expériences – « Le conteur emprunte la matière de son récit à l’expérience : la sienne ou celle qui lui a été rapportée par autrui. Et ce qu’il raconte, à son tour, devient expérience en ceux qui écoutent son histoire »[^20]. Pour W. Benjamin, le récit « présente toujours, ouvertement ou tacitement, un aspect utilitaire »[^21], car il considère que le récit est un conseil (et que celui ou celle qui la raconte « porte conseil »). « Porter conseil, en effet, c’est moins répondre à une question que proposer une certaine manière de poursuivre une histoire (en train de se dérouler) ». # Mémoire(s) « _Les récits sont déjà de la lutte et la lutte a besoin de récit_ »[^22]. Wu Ming Les constats/appels se retrouvent – au delà des temporalités et des domaines d’action : c’est ce dont on a été privé (imaginaire, faculté de conter, puissance collective à transmettre des expériences…) qui doit nous inciter à l’action (« réenchâsser dans nos vies un certain art du récit », « subvertir et créer nos imaginaires »,«[nous] doter d’un imaginaire politique reformulé, qui définisse de nouvelles tâches, de nouveaux modes d’interventions et de nouveaux styles de paroles »…). L’agir se trouve dans une capacité individuelle et collective de mise en récit qui se caractérise par un cercle vertueux de l’agir et du narré, du vécu et du conté, de l’action et de la transmission qui se répondent sans cesse. C’est au milieu de ce cercle vertueux que se cache sûrement une des clés, entre le récit et la lutte, l’action et la transmission, dans la notion de mémoire. « L’art de raconter les histoires est toujours l’art de reprendre celles qu’on a entendues et celui-ci se perd, dès lors que les histoires ne sont plus conservées en mémoire »[^23]. La mémoire pour Bernard Stiegler[^24] est composée de trois niveaux de ce qu’il appelle rétention. Les rétentions primaires sont formées de tout ce que nous percevons à chaque instant, dans lequel s’opère un premier filtrage de choses auxquelles nous prêtons attention et d’autres non ; les rétentions secondaires sont ce que la mémoire permet de retrouver, ce à quoi nous pouvons faire appel après coup ; les rétentions tertiaires sont, quant à elles, des enregistrements « de perceptions (et de récits) sur des supports matériels indépendants de [nous], qui peuvent se maintenir à l’identique et circuler dans le monde, indépendamment des aléas de [notre] conscience et de [notre] personne »[^25]. Cette rétention tertiaire décuple notre mémoire et l’accès à des mémoires. Cela vient jouer sur notre « gamme de réactions envisageables face aux états de choses auxquels [nous sommes confrontés] », elle est de fait « élargie (par rapport à ce que [nous] a permis d’accumuler [notre] seule expérience personnelle), en fonction de la quantité et de la diversité des histoires auxquelles [nous avons] été exposé sous la forme de "rétentions tertiaires" »[^26]. Sans négliger les deux premières rétentions, cette dernière joue un rôle d’exhausteur de mémoire du fait de sa capacité de transmission. Lorsque la mémoire quitte l’immatériel de nos cerveaux pour se loger dans des supports de diffusion (les livres, l’Internet…) vient se poser deux questions celle du contrôle et celle du risque « d’un formatage homogénéisateur des expériences humaines »[^27]. Car si la transmission de récits, d’histoires et d’expériences peut être riche si elle se pense dans la multiplicité, elle peut tout autant provoquer une uniformisation suivant d’où proviennent les sources (d’en bas/d’en haut) et comment elles sont récupérées (tout comme nos imaginaires). C’est à cela même que Pascal Nicolas-Le Strat, qui travaille sur les notions de « commun », parle d’une « montée en latéralité » à opposer à « une montée en généralité »[^28] des récits et expériences ; faire en sorte d’être dans la multitude. C’est en se (ré)appropriant la circulation de récits au niveau micro, en (re)développant notre puissance d’agir qui passe par notre imaginaire, notre capacité à subvertir et créer, que cette multitude du micro pourra se transformer en un niveau macro fait d’un maillage serré de récits sans cesse créés, transmis, modifiés, diffusés etc. C’est bien par cette « montée en latéralité » (multitude) du micro (par le bas) qu’il nous sera possible d’éviter les écueils du contrôle, du « formatage homogénéisateur » et de la (perte de) mémoire. [^1]: David Vercauteren, _Micropolitiques des groupes; Pour une écologie des pratiques collectives_, Paris, Editions Les prairies ordinaires, Collection « Essais », 2011 [2e éd. 2007]. [^2]: Collectif Mauvaise troupe, Constellations ; Trajectoires révolutionnaires du jeune 21e siècle, Paris, Éditions l’Éclat, 2014, page 13. [^3]: Collectif Mauvaise troupe, _op. cit._, page 257. [^4]: Collectif Mauvaise troupe, _op. cit._, page 254. [^5]: Collectif Mauvaise troupe, _op. cit._, page 689. [^6]: Collectif Mauvaise troupe, _op. cit._, page 241. [^7]: Un autre exemple est folklore qui, comme l’explique Nicole Belmont, provient de « l’anglais lore, qui provient d’une racine germanique, signifie en effet « savoir, connaissance », et folklore « savoir populaire » (et non « science qu’on a du peuple », suivant un contresens parfois intentionnel). » _in Paroles païennes ; mythe et folklore_, Éditions Imago, 1986 page 156. [^8]: Yves Citton, _Mythocratie, Storytelling et imaginaire de gauche_, Paris, Éditions Amsterdam, 2010, page 17. [^9]: Collectif Mauvaise troupe, _op. cit._, page 254. [^10]: Yves Citton, _op. cit._ [^11]: Yves Citton, _op. cit._, page 126. [^12]: Yves Citton, _op. cit._, page 125. [^13]: [Wu Ming : La narration comme technique de lutte – Article / Revue des débats](http://www.wumingfoundation.com/italiano/rassegna/WM_interview_Politique_BE.htm). [^14]: Yves Citton, _op. cit._, page 169. [^15]: Yves Citton, _op. cit._, page 76. [^16]: Nicolas Leskov (1831-1895) écrivain russe. [^17]: Walter Benjamin, _Oeuvres III_, Paris, Éditions Folio Essais, 2008, page 115. [^18]: Walter Benjamin, _op. cit._, page 122. [^19]: Walter Benjamin, _op. cit._, page 123. [^20]: Walter Benjamin, _op. cit._, page 121. [^21]: Walter Benjamin, _op. cit._, page 119. [^22]: Collectif Mauvaise troupe, _op. cit._, page 254. [^23]: Walter Benjamin, _op. cit._, page 126. [^24]: Bernard Stiegler est un philosophe français qui axe sa réflexion sur les enjeux des mutations actuelles — sociales, politiques, économiques, psychologiques. [^25]: Yves Citton, _op. cit._, page 78. [^26]: Yves Citton, _op. cit._, page 114. [^27]: Yves Citton, _op. cit._, page 79. [^28]: Pascal Nicolas-Le strat, [Agir en commun / Agir le commun. Comment configurer et constituer un « commun » ?](https://pnls.fr/agir-en-commun-agir-le-commun/)