Notes de lecture - Donna Haraway, Story telling for earthly survival
Donna Haraway : Story telling for earthly survival
81 min, Belgique, France, 2016
Réalisation : Fabrizio Terranova
Production : Spectre Productions, Atelier Graphoui
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(DVD)
Je tente ici l’exercice d’extraire des notes, non pas de lecture, mais de visionnage. Il s’agit du documentaire sur Donna Haraway (et un bout de sa pensée) par Fabrizio Terranova. Je ne peux que vous en conseiller le visionnage, d’une part pour découvrir Donna Haraway et son univers et d’autre part pour l’expérience visuelle à laquelle cette note (et surtout les captures) ne fait pas honneur. Un court échange avec un ami à propos de nos visionnages respectifs m’a rappelé à quel point cette sélection ci-dessous est purement subjective, sélective et partielle.
Il s’agit de photographies prises lors d’un visionnage du DVD sur écran projeté.
“Ce qui n’est pas encore mais pourrait être.”
“Un mode de cohérence qui pourrait avoir une chance à toutes les échelles jusqu’à ce que les histoires soient racontées ainsi et jusqu’à ce que ceux qui font l’information entendent que ces bouts d’histoires sont effectivement racontées là où les gens sont effectivement en train de le faire mais ne sont pas aux infos. Peut-être juste un petit peu, très faiblement.”
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“Comment rendre les histoires faibles plus fortes et les
histoires fortes plus faibles ?”
“Nous sommes sans voix face à cela et le dénigrons. Mais la pensée arrive toujours là où on est sans voix.”
“En tant que bonne petite catholique, la seule manière d’avoir prise sur la présence du”cela”, est de continuer constamment à faire des choses positives. C’est de continuer à essayer de faire marcher l’expérience, continuer à écrire ce récit particulier, pas une histoire en général, mais cette histoire.”
“Vous devez le faire, vous devez être ici, pas partout. Vous devez être attachée à quelques choses, pas à tout.”
“Le seul moyen, c’est encore et encore et encore de nous engager mutuellement à faire quelque chose.”
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“Je n’ai pas le choix, nous n’avons pas le choix,
l’anthropocène est entré en jeu. Ce n’est pas un mauvais mot, ça
marche. Cela marche assez bien. Cela tient pour moi de toute façon.
L’aurais-je fait autrement ? Et c’est vrai, peu importe. Nous
travaillons avec ce que nous avons, et il y a des endroits où ces
termes, opérateurs et modèles sont vraiment importants, même s’ils
sont peut-être trop gros, trop importants. Ces récits, anthropocène,
capitalocène, gnagnacène, menacent toujours de devenir trop gros, et
dès qu’ils deviennent trop gros, ils prennent le pouvoir sur tout. Si
nos histoires doivent changer cela ne va pas. J’ai proposé
le”chthulucène” mais, même en blaguant, cela risque aussi de devenir
trop gros. Isabelle [Stengers] me propose cette provocation. Elle,
Philippe Pignarre et d’autres sont vraiment inquiets par la manière
dont le capitalisme et sa critique, nous rendent stupides. Ils nous
rendent stupides d’une manière particulière. En nous faisant croire
que rien d’autre n’est possible. Le genre de stupidité qui provient de
la répétition constante de la version la plus neuve, la plus maline,
la plus récente, de la critique du capital. la plus intelligente
possible, vraiment bonne. Le marxisme que je ne laisserai jamais
tomber. Le plus stupide est d’être si fasciné par l’intelligence de la
dernière analyse du capital que l’on perd tout le sens de ce qui
importe dans le monde. Alors que la seule raison de faire ce travail
analytique est d’apprendre comment raconter une autre histoire, et
comment l’ajouter au travail de celles et ceux qui font déjà des
histoires différentes.”
“Nous devons pratiquer la guerre. Nous devons être pour certains mondes et non d’autres. Nous sommes contre certaines manières de faire le monde.”