Digging de strates narratives en terrain connu
Je relate ici un travail en cours et initié lors d’une semaine de
résidence du 17 au 21 juin 2024 dans le cadre du festival
(Under)Groundhttps://underground.bzh/
organisé par le CCNRBhttps://ccnrb.org/
. Il s’agit de la deuxième étape du projet BoocanSite en devenir : https://boocan.space
que je mène en binôme avec Fabrice Luraine. Nous avons
amorcé cette recherche-création en 2023 lors d’une résidence à l’EUR
Capshttps://creativepublicspace.univ-rennes.fr/
autour de la notion de « récit-barricadeA ce propos vous pouvez écouter le podcast « Récits,
contre-récits, épisode 3 » ou encore lire notre article dans le numéro
10 de la revue Agencements.
» et nous sommes partis, pour cette nouvelle session,
de la notion de « Terrain vague ».
Il s’agit ici d’une première étape de ce travail, d’une première trace et plus de détails viendront prochainement, notamment à propos du travail de Fabrice Luraine durant cette session.
Boocan nous emmène dans des questionnements et pratiques éditoriales à l’interstice du papier (print) et du numérique (web). Nous essayons de déplacer les enjeux narratifs, documentaires, archivistiques depuis ces croisements. Durant cette semaine nous avons saisi cet enjeu avec un postulat : regarder depuis le futur les traces et matières du présent. Cette semaine ne s’est pas faite en vase clos : d’une part nous étions en résidence dans le même lieu, l’Hôtel Pasteur, avec tou·tes les artistes en résidence et d’autre part nous étions aussi en présence des enjeux politiques et électoraux du moment.
Pour ma part, ce contexte et cette consigne m’ont amené à appliquer
la pratique du diggingLire à ce propos : La
pratique du digging comme manière de faire monde, 15
septembre 2023. Ou écouter le podcast « Récits,
contre-récits, épisode 1 » en compagnie de Caroline Drieux /
Vendredear.
au territoire sur lequel je vis, je travaille et je
m’engage et qui est aussi le sujet de ma thèse : le quartier du Blosne
à Rennes.
Avec la complicité de Fabrice Luraine, j’ai donc initié un travail
de digging et d’organisation de traces et narrations qui traitent du
quartier du Blosne. Pour cela nous nous sommes appuyés sur la
plateforme « are.nahttps://www.are.na/
» qui permet d’organiser de la matière collectée. Un
sous-projet de la communauté, « print.are.nahttps://print.are.na/
», quant à lui permet d’aboutir à une forme maquettée
qui peut être imprimée (au prix de quelques bidouilles et adaptions
notamment au contexte européen et au format de papier). Cela a permis
d’éditer des publications papier (fanzines) figeant au 21 juin le
contenu ainsi collecté et organisé.
L’idée a été de documenter le plus possible de manière factuelle les éléments collectés et de n’avoir, pour le moment, aucun commentaire de ma part dans ce travail. Le seul travail éditorial (et donc narratif) a consisté à sélectionner et agencer les matériaux entre eux.
Cette amorce a permis de mettre en place un protocole assez facile à utiliser quotidiennement et l’enjeu est donc maintenant de continuer de l’alimenter et de faire aboutir d’autres étapes de ce travail. Le fait d’avoir les deux formats, web et print, permet de les faire dialoguer et de jouer sur les temporalités : une actualisation régulière et immédiate des contenus sur « are.na » et des étapes intermédiaires lors de prochains temps de résidence (ou autres à définir) pour éditer des formes papier. L’idée étant de pouvoir aboutir facilement à des fanzines afin de les montrer et les diffuser dans différents espaces et différents moments. Mais j’ai aussi en tête de pouvoir prolonger aussi ce travail dans une forme plus éphémère mais peut-être plus conséquente lors d’affichages muraux de toute la matière diggée et collectée.
Il est d’ores-et-déjà possible de consulter les archives en ligne : https://www.are.na/cultivateur-de-precedents/digging-de-strates-narratives-en-terrain-connu